" El Rey " du thriller espagnol

Dès ce mois de novembre, nous vous donnons rendez-vous avec le cinéma de Rodrigo Sorogoyen avec, en point d’orgue, une masterclass du réalisateur.

Ma rencontre avec le réalisateur madrilène s’est faite avec Que Dios nos perdone, un polar qui renouait pour moi avec l’intensité et la noirceur des grands thrillers dans la veine de Se7en ou Memories of Murder. 

Dès les premières minutes, j’ai compris que quelque chose de singulier se jouait : un regard précis, nerveux, presque clinique sur la société, doublé d’une attention rare aux failles humaines. Derrière la tension du récit, il y avait la peur, la culpabilité, la solitude, tout ce que le polar contient de plus intime quand il dépasse sa mécanique pour toucher à l’essentiel.

De Que Dios nos perdone à As bestas, Sorogoyen explore ce qui sépare (ou relie) les êtres : la peur, la domination, la méfiance, parfois l’amour, souvent la rage. Sa caméra cherche la vérité dans les gestes, dans les regards, dans l’inconfort. Rien n’y est lisse, rien n’y est simple, et c’est justement ce qui fait la force de son cinéma : cette tension permanente entre la maîtrise et le chaos, entre la forme et l’instinct.

À travers un focus organisé en collaboration avec Europalia España, nous vous proposons de (re)découvrir une œuvre d’une intensité rare, marquée par une mise en scène rigoureuse et un humanisme inquiet. 

Comme je vous le disais en introduction, cette rétrospective s’achèvera le 11 décembre par une masterclass exceptionnelle animée par le réalisateur belge Fabrice du Welz, en présence de Rodrigo Sorogoyen lui-même. Une rencontre qui promet d’être à la fois passionnée et passionnante, entre deux cinéastes animés par la tension du réel et la puissance des émotions.

Une soirée pour plonger dans un cinéma qui dérange, émeut, bouscule… et rapproche les gens à travers la puissance du septième art.

Viva España !

Benjamin

Responsable programmation événements cinéma