Une toute nouvelle sélection estivale a vu le jour à l’Espace jeu vidéo avec, comme tête d’affiche, Clair Obscur : Expedition 33. La pépite du studio indépendant français Sandfall Interactive a complètement retourné l’industrie du jeu vidéo au début de cette année 2025. Mérite-t-il les très nombreux éloges qu’il a reçus ? Les animateurs de l’Espace jeu vidéo, et notre collègue du service citoyen, donnent leur avis.

Mathéo

C’est en juin 2024, lors du Summer Game Fest, qu’a été annoncée la sortie du jeu Clair Obscur : Expedition 33. Je pourrais dire que j’ai tout de suite été intéressé par le projet et que, encore une fois, j’avais vu le classique arriver mais non, rien de tout ça. Plus impacté par les visuels de Neva, la prochaine aventure de Life Is Strange ou la date de sortie de Black Myth Wukong (que je n’ai malheureusement toujours pas pris le temps de commencer), j’en avais presque oublié l’existence de ce jeu développé dans l'hexagone.

C’est donc le 24 avril de cette année, jour de la sortie du jeu, que j'y ai repensé, attiré par le grand ramdam des réseaux sociaux acquis à sa cause et criant à la révolution. Le soir même, je reprenais mon abonnement au Xbox Game Pass et installais le jeu, la curiosité m’appelant plus fort que ma fatigue. Ma soirée était faite avec cette première plongée l'univers imaginé par Sandfall Interactive, et particulièrement dans ce prologue très séduisant.

Celui-ci est en effet assez intense émotionnellement, avec la découverte de l'histoire, des personnages et les enjeux narratifs. Une heure plus tard, ce prologue se termine et je me rends à l’évidence : je suis complètement dedans. Les heures de jeu s'enchaînent sans que je m’en rende compte et me voilà investi dans cette histoire et ce monde qu’on découvre petit à petit, comme les pièces d’un puzzle, jusqu’à ce que tout fasse sens. Le scénario aussi bien ficelé que son système de combat, alternant phases d’attaque et d’esquive au tour par tour, basé sur un principe de synergie de capacités et de personnages. C'est comme apprécier une sorte de soupe délicieuse, servie par un cuisinier extrêmement passionné, combinant avec brio les ingrédients divers, de Dark Souls à Persona, de Final Fantasy à Baldur’s Gate.

La seule réserve que je pourrais y poser est son troisième acte et plus précisément sa fin, censés solutionner l’intrigue mise en place, mais qui finit un peu en pétard mouillé. Sans spoiler, le choix posé par les développeurs ne me satisfait pas. Je ressens beaucoup cette tentative forcée de pousser le·la joueur·euse vers un choix plutôt que l'autre et à le montrer comme une “bad ending”. L’autre fin, moins naturelle après l’aventure vécue, se rapproche un peu plus d’une fin honorable. Malgré cette réserve, il est très difficile pour moi de ne pas considérer Clair Obscur : Expedition 33 comme le meilleur jeu de cette moitié d’année et comme potentiel candidat au jeu de l’année. Bravo Sandfall Interactive et vivement le prochain projet.

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Loïk

Je pourrais résumer mon avis sobrement et de manière efficace par "Bah j'ai pris une claque", mais ce ne serait pas intéressant pour vous, aussi sincère et vraie cette phrase soit-elle.

Pour apporter plus de contexte : en cette fin de mois de mai, mon attention se portait sur plusieurs jeux en même temps et je ne pensais pas pouvoir accorder du temps à un autre titre. Je pensais que Clair Obscur n’allait être qu’une expérience sur le côté à laquelle j’allais accorder peu de temps mais qui pouvait être, tout au mieux, sympathique. Quelle erreur fantastique !

Dès les premières minutes, le jeu nous embarque dans un univers unique, à la touche esthétique soignée. Après une approche marquante de son scénario par l'introduction, le jeu nous embarque dans une exploration folle d'un monde nouveau et vaste à découvrir en même temps que nos personnages.

C'est là que l'on rentre dans l'aspect du jeu qui m'a donné le plus l'envie d'y retourner : le gameplay et plus particulièrement les phases de combat. Un moment maîtrisé qui crée un plaisir si grand quand on arrive à surmonter un boss, ou un combat optionnel un peu plus corsé. Ce qui fait sa réussite selon moi est le système d'esquive et de parade parfaitement adéquats pour récompenser à la fois les joueur·euses non-initié·es et ceux·elles qui aiment le challenge.

Quel plaisir d'esquiver des attaques lors des premières heures de jeu et de comprendre les "instants parfaits" qui nous permettent d'échapper aux attaques de nos adversaires. C'est en plus un plaisir qui évolue sur les parades, qui permettent la contre-attaque et donc de punir l'ennemi qui nous attaque. C'est certes un mouvement plus compliqué à maîtriser, qui peut nous punir sans scrupules, mais qui nous récompense grandement.

Cet aspect du combat est accompagné par le nombre de synergies et de personnalisation des personnages jouables. Transformer un personnage de soutien en "canon de verre" est d'une facilité déconcertante. De plus, nos attaques et compétences permettent de créer des combos dévastateurs. Il y a une forme de communication dans les compétences, où les personnages se répondent et peuvent rebondir sur les effets de leurs allié·es. Cette gestion des actions donne une forme de complicité supplémentaire entre les personnages, venant ainsi étoffer les propos du récit.

Bref, je pourrais continuer et me lancer dans une forme d'analyse - pour ne pas dire une dissertation - mais tout a une fin et j'espère vous avoir suffisamment convaincu que pour mettre les mains sur ce jeu formidable qu'est Clair Obscur : Expedition 33. Ça tombe bien : il est disponible tout cet été à l'Espace jeu vidéo !

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Jenny

J’ai découvert Clair Obscur : Expedition 33 au Summer Games Fest 2024, et je l’ai directement mis dans ma liste de souhaits avant de... l’oublier les mois suivants.

Quand il est sorti, j’ai commencé à regarder quelques vidéos de gameplay et quand j’ai su que c’était du tour par tour, je n’étais plus sûre d’y jouer, car je ne suis pas une grande fan de ce type de jeu.

Je m'y suis quand même lancée et j'ai peu à peu apprécié ce gameplay. J'ai débuté en difficulté normale. C'est la difficulté parfaite car on n’est pas obligé de trop "farm" (NDLR : pratique qui consiste à consacrer une partie du temps de jeu à récolter de l'argent, des objets, ou de l'expérience) pour monter de niveaux pour arriver à la fin, même si certains boss optionnels peuvent nous challenger ; et, sans être fan du tour par tour, j’ai trouvé les combats très satisfaisants ! Je pense même que ce jeu m’a fait aimer le tour par tour, car contrairement aux autres jeux de ce type, les combats sont très dynamiques, grâce à la visée libre, ses esquives ou contres, ainsi que toutes les autres compétences que l'on gagne tout le long du jeu.

Pour la technique sonore, le sound design est très détaillé et précis. Le son est spatialisé, ce qui veut dire qu’on peut se déplacer sans trop de soucis justev grâce au son. Même pour les combats, le son est indispensable pour réaliser des contres au bon moment. Le travail fourni par Lorien Testard sur la musique est incroyable, surtout pour une première fois sur un jeu vidéo. J’ai adoré entendre ce mix de français, occitan, latin et quelque fois de l’anglais dans les paroles qui font sens avec ce qui se passe dans le jeu. J’ai aussi apprécié le fait que toutes les musiques des boss et même de l’environnement ont reçu un soin particulier.

Dès les premières images du jeu, les graphismes et la mise en scène sont très surprenants. Les comédien·nes de doublage sont parfait·es, en français comme en anglais - sans parler des acteurs pour la motion capture et la performance capture - qui ont fait un travail extraordinaire. Les premières heures du jeu nous plongent directement dans cette ambiance sombre et tragique qui ne changera pas tout le long du jeu. Chaque cinématique est soigneusement travaillée surtout au niveau de la mise en scène : le “show, don’t tell” est très appréciable et une seconde session mérite d’être jouée pour voir et comprendre chaque détail qui n’a pas été vu et perçu pendant la première partie. Chaque personnage est touchant à sa manière et on comprend bien leurs intentions jusqu’à la fin du jeu.

Merci Sandfall et à tous ceux qui ont travaillé sur ce projet exceptionnel, qui m’a fait aimer le tour par tour, et qui m’ont donné un nouveau jeu préféré !

Maintenant, plus qu’à attendre la peluche Esquie...

Jeux vidéo

  • Clair Obscur : Expedition 33

    Dans un Paris dystopique de la Belle Époque, la Peintresse peint un nombre qui diminue année après année et tous ceux de cet âge sont effacés, gommés. Dans ce RPG en tour par tour, c'est à l'Expédition 33 qu'il revient la tâche…

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    Aventure
    Quai10 Clair Obscur Expedition 33 Cover