Souvenirs de stage

Dans ma jeunesse, le début du mois de juin déclenchait quelque chose en moi : la simple évocation de ces quatre lettres me rappelait des images de plage, de jeux, de loisirs ; bref des moments de bonheur qui s'annonçaient pour l'été tout proche. Mais c'était aussi le moment, moins réjouissant, du choix imposé par mes parents : dans quel stage allaient-ils m'inscrire pour avoir la paix ?
Ne voyez aucune méchanceté dans cette fin d'introduction : j'ai la chance d'avoir des parents aimants qui ont toujours cherché à nous occuper, avec mon frère et ma sœur, d'une manière ou d'une autre. Le stage de Pâques et d'été faisaient partie de leur envie de nous faire découvrir une pratique nouvelle, qu'elle soit sportive ou culturelle. Mais je ne percevais pas les choses de la même manière : fort attaché à mon foyer, je voyais d'un mauvais œil le fait de quitter la maison alors que je passais déjà toute l'année scolaire en dehors. Pourquoi ne pas me laisser profiter du jardin ? Ou de m'emmener à la plage pour jouer dans le sable et dans la mer ?
Aller passer une semaine dans un endroit inconnu pour suer ou se creuser les méninges ? Très peu pour moi.
Bien qu'y allant avec des pieds de plomb, j'en suis toujours sorti avec un le regret que ce soit déjà terminé ! Non seulement j'avais appris des choses, mais j'avais en plus vécu des moments de partage avec des camarades inconnus jusqu'alors. J'ai fait des stages "raquette", "sport nautique" ou encore de théâtre. J'ai même été membre d'un troupe au sein de mon école primaire, jusqu'à monter un spectacle devant un public très nombreux (OK il n'y avait peut-être que 20 personnes dans la salle, dont 3/4 de parents, mais cela me paraissait très impressionnant du haut de mes 11 ans).

Est-ce que nos futur·es stagiaires auront également le trac quand iels verront leur œuvre projetée sur un grand écran ? Est-ce que, comme moi, iels redoutent cette semaine qui les attend au Quai10 ? J'irai leur poser la question au terme de leur stage passé en nos murs. Mais je pense en tout cas que le jeune Sébastien de 11 ans, malgré tout ce que vous ai écrit, aurait trépigné d'impatience à l'idée de passer une semaine dans un endroit comme le Quai10 pour fabriquer son film, ou pour créer ce que serait le jeu vidéo de ses rêves.
Sébastien
Responsable de la communication