Akira Kurosawa : l'influence d'un maître du cinéma

Surnommé le Shakespeare du cinéma, Akira Kurosawa est un pilier du cinéma japonais et western. Vous ne le saviez peut-être pas, mais il se cache derrière les références hollywoodiennes les plus connues.
1. Mille et un samouraï ?
Vous avez sûrement grandi avec ce dessin animé Pixar : 1.001 Pattes. Il suit la vie d’une colonie de fourmis et plus particulièrement celle de l'une des plus ingénieuses, Tilt, qui part à l’aventure pour libérer les siens de l’emprise d’un groupe de sauterelles.
L’histoire vous semble familière ? Ne cherchez pas trop loin, car elle s’inspire directement des Sept Samouraïs de Kurosawa (sans les fourmis) ! Ici, le récit prend place dans un village de paysans menacé par des bandits qui cherchent à voler leur récolte de riz. Le village décide donc d’engager des samouraïs afin de pouvoir se défendre.

Crédit photos: Pixar Animation Studios et 1954 Toho Co, .Ltd
2. Du Japon à Hollywood
Si vous n’avez jamais entendu parler d’Akira Kurosawa, vous avez très certainement entendu ou lu à propos de quelles œuvres ont été influencées par ses contributions. George Lucas a reconnu s’être inspiré des chefs-d'œuvre du réalisateur japonais pour Star Wars, notamment La Forteresse Cachée, dont il reprend non seulement certaines techniques de mise en scène, mais aussi le fil narratif : une princesse qui doit lutter contre un ennemi puissant.
Mais George Lucas est loin d’être le seul à revisiter les œuvres du maitre japonais. On retrouve Quentin Tarantino, qui admire le travail de Kurosawa, et à qui il rend hommage avec Kill Bill ou encore Steven Spielberg avec Il faut sauver le soldat Ryan. Martin Scorsese a même joué Van Gogh dans Dreams de Kurosawa !
3. Un Empereur parmi les réalisateurs
L’Empereur, c’était son surnom pendant ses tournages : il était connu pour être un réalisateur perfectionniste, parfois un peu trop exigeant ou autoritaire. Ses collègues le trouvaient cependant beaucoup plus décontracté qu'on ne le faisait penser au public !

4. De la scène à l'écran
Si le cinéma n’est pas votre point fort, c'est peut-être le cas pour le théâtre. Tout le monde connait le célèbre dramaturge William Shakespeare : que ce soit de Romeo et Juliette à Hamlet, le génie du théâtre anglais a influencé des générations d’artistes. Akira Kurosawa fait partie de ceux qui s’en sont inspirés, et ce pour plusieurs de ses films : Le Château de l’araignée reprend Macbeth dans les grandes lignes, tandis que Ran est une adaptation du Roi Lear. Avec des personnages principaux et des intrigues très similaires, le grand réalisateur japonais a su créer de véritables adaptations shakespeariennes sur grand écran.
5. De Shakespeare à Van Gogh
Malgré sa passion pour le cinéma, Kurosawa rêvait initialement de devenir peintre. À 18 ans, il expose ses premières œuvres influencées à la fois par la culture japonaise et par l’art européen : il s’imprègne de l’œuvre de Van Gogh ou encore de Paul Cézanne. Malheureusement, ce n’est pas assez pour joindre les deux bouts. Les années 30 l’ont donc vu abandonner la peinture pour le cinéma : il trouvera un petit job en tant qu’assistant pour le réalisateur Kajiro Yamamoto du studio Toho. Kurosawa brûle alors ses peintures pour se consacrer complètement au 7e art. Et la suite appartient à l’Histoire…
6. Un hommage au bord de la Croisette
Présenté hors-compétition au Festival de Cannes cette année, Highest 2 Lowest de Spike Lee revisite de manière contemporaine High and Low (Entre le ciel et l’enfer), le célèbre thriller psychologique de Kurosawa. Avec Denzel Washington et A$AP Rocky en tête d’affiche, le film se déroule à New York où le personnage principal n’est plus un industriel de la chaussure, mais un producteur de musique.
D'ailleurs, High and Low ressort ce mois-ci au cinéma en version restaurée : une belle opportunité pour (re)découvrir ce grand classique du cinéma !
Films
7. Un parcours légendaire
Si vous n’étiez pas encore certains de son succès, il a reçu en 1990 un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, remis par George Lucas et Steven Spielberg. C’est dans son discours qu’il avouait humblement ne pas avoir tout à fait compris l’essence du cinéma et qu’il ne se sentait pas légitime de le recevoir.
Pourtant, aujourd'hui, personne ne doute de son statut de légende du 7e art. Comme quoi, on est souvent notre plus grand·e critique !
Lorraine
Stagiaire en communication